mardi 8 janvier 2013

De l'importance de bien vérifier ses sources !


Un de mes objectifs 2013 est de trouver le plus d'éléments possibles sur mon sosa 65, Pierre Joseph Leclerc, né à Beauvais dans l'Oise vers 1768 et décédé à Saint-Etienne dans la Loire le 27 septembre 1839.

Je sais par son acte de mariage qu'il est le fils de Pierre Joseph Leclerc et de Victoire Comedé, tous deux décédés avant 1798, année de son mariage, personnes qui vivaient à Beauvais.


L'avantage (le seul ?) de la période révolutionnaire est qu'ayant remplacé les registres paroissiaux par les registres de l'état-civil, elle a du même coup simplifié le travail du généalogiste puisqu'au lieu de chercher sur la dizaine de paroisses qui constitue la ville de Beauvais, on n'a plus qu'une seule commune à examiner.

La première chose à faire a donc été pour moi d'essayer de trouver les actes de décès des parents de Pierre Joseph Leclerc.

Pour m'aider dans mes recherches, j'ai donc cherché des informations sur la famille Comedé, car il me semblait de prime abord que ce patronyme faisait assez peu couleur locale et qu'il devait donc être peu porté. Cette assertion venant compléter un raisonnement tout aussi indémontrable : un patronyme rare, doublé d'un prénom peu courant (Victoire), facilite les recherches dans la mesure où les porteurs du nom doivent avoir des liens de parenté assez forts ...

Une des premières sources d'information est le site Geneanet.org que tous les lecteurs de ce blog doivent forcément connaître ! Or, si le travail des généalogistes amateurs qui y est reproduit est une source extraordinaire, il faut toutefois faire très attention aux erreurs qui s'y trouvent.

En effet, en cherchant Comedé sur Beauvais, je trouve 16 arbres. Ces 16 arbres se réduisent à 11 si j'enlève le mien ainsi que les doublons.
Parmi eux, deux retiennent particulièrement mon attention, car ils font état du mariage de Charles Comedé avec Claire Héron. Le problème est que les deux arbres me donnent :
  • pour le premier : aucune information sur Charles Comedé et date du décès de Claire Héron le 19 novembre 1770
  • pour le second : date du décès de Charles Comedé le 18 novembre 1770 et aucune information sur son épouse

Ces informations me paraissant curieuses et en tout cas incohérentes, je suis allé voir l'acte en question, et en voici sa transcription :

L'an mil sept cent soixante dix le
dix neuvième jour du mois de novembre le corps de
claire heron ve de charles commedez Me fripier
decedée la veille agée denviron soixante onze ans munie 
des sacrements a été inhumé dans cette Eglise en presence
de Antoine Douillon, Me D'e... et Etienne
Floury huissier ses gendres temoins soussignés

J'ai reproduit l'orthographe de l'époque et sa créativité ...

On voit que c'est bien Claire Héron qui est décédée le 18 novembre 1770 et non pas son mari, qui est décédé avant elle car elle est dite veuve dans son acte de décès. De plus, les noms de deux de ses gendres sont mentionnés : Antoine Douillon, qui se trouve être le mari de Madeleine Judith Comedé, et Etienne Floury, second mari de Claire Marguerite Comedé (les informations obtenues sur les épouses des deux gendres cités dans l'acte proviennent de mes recherches personnelles).

En conséquence, les informations figurant sur les deux arbres cités plus haut sont erronées et incomplètes car grâce à cet acte, on sait que Charles Comedé est décédé avant 1770 et que son épouse Claire Héron est décédée le 18 novembre 1770 à 71 ans environ, ce qui signifie dans l'esprit du prêtre qu'elle était âgée et qu'elle avait dû naître avant le début du siècle (je dirais entre 1695 et 1700).

Le conclusion de cette petite histoire est triple :
  • je ne suis toujours pas plus avancé sur les parents de Pierre Joseph Leclerc, si ce n'est que je sais que la présence de Comedé est avérée à Beauvais dans la première partie du XVIIIème siècle, c'est-à-dire à la période supposée de naissance de Victoire Comedé
  • les Comedé que j'ai découverts grâce à Geneanet.org et malgré les quelques imperfections des arbres relevés sont issus de la paroisse Saint-Etienne de la ville de Beauvais, ce qui va, dans un premier temps, réduire mes recherches à cette paroisse
  • il ne faut pas recopier les informations données sur les sites communautaires sans les avoir vérifiées au préalable !

Bien entendu, j'ai communiqué ces résultats aux intéressés, car le partage c'est aussi cela ...

Si cet article vous a été utile, n'hésitez pas à le faire savoir !

Pour aller plus loin : 


           

6 commentaires:

  1. Voilà un billet très pertinent! En effet, la vérification et la confrontation des sources est indispensable, l'un des effets pervers de Geneanet est le "recopiage" de données erronées. Une donnée apparaissant 15 fois paraît crédible, mais ce n'est pas parce qu'une erreur est recopiée 15 fois qu'elle devient juste!
    A mes débuts, par enthousiasme, j'ai, comme beaucoup je pense, copié plein de données en me disant que je vérifierai plus tard. Mais on se laisse vite déborder. Donc, vraiment , on ne peut que conseiller à ceux qui s'engagent dans cette passionnante aventure de la généalogie de prendre le temps de tout noter : les références des actes consultés ou à défaut la source d'une information, pour pouvoir le cas échéant vérifier en cas de doute plus tard; et d'indiquer ses sources quand on partage ses données (ou d'indiquer qu'une information n'est pas sûre, quand elle ne l'est pas; après tout, il n'y a pas de honte). L'arbre mettra sans doute plus de temps à se remplir, mais il sera construit sur des bases solides. Mon arrière grand père se nommait Pierre Lamy. Par l'acte de naissance de mon grand père, je connaissais son âge, mais pas son lieu de naissance (et il n'était pas marié avec mon arrière-grand-mère). Il y avait dans l'Orne, un seul Pierre Lamy né en 1863, dans une commune à une vingtaine de km du lieu de résidence de mon aïeul. La tentation était grande de faire le lien... Mais par acquit de conscience, j'ai vérifié par son acte de décès. Et j'ai découvert que mon aïeul était né en Mayenne. Je crois que c'est Jean-Pierre Bréard, célèbre généalogiste dans l'Orne notamment, qui dit qu'en généalogie, l'improbable peut être vrai et le crédible entièrement faux.
    Laurent

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    1. Tout à fait d'accord sur la citation ! La plupart du temps, si on ne pousse pas les investigations assez loin, on peut se tromper complètement.
      Dans mon cas, j'ai trouvé une Louis Victoire Comedé, mariée en 1752 mais avec un dénommé Eustache Henry. Son âge et son prénom pourraient correspondre avec ma Victoire Comedé, née vers 1731, mais le problème est qu'elle a eu un enfant avec son mari en 1769, soit après la naissance du fils que Victoire Comedé a eu avec Pierre Joseph Leclerc.
      C'est donc la preuve que même avec trois éléments cohérents : lieu, âge, nom on peut quand même se tromper si on n'y prend garde ...

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  2. Toujours tes sources tu vérifieras, des homonymes te méfieras et tes données tu recouperas ! Sinon le bazar ce sera ! :-))
    Anne

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    1. ... et retrouver tes petits du temps cela prendra ;o)

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  3. Oh combien je plussoie ce billet ... Je me suis fais avoir, erreur de débutante. Finalement, je préfère presque ne pas trouver de correspondances dans Geneanet, au moins si je fais des erreurs, elles sont à moi toute seule

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  4. Pour "ne pas avoir vérifié mes sources, ne pas m'être méfié des homonymes, ne pas avoir recoupé les données" (cf commentaire de Anne), je paie très cher depuis un an: vérification systématique de tous les ancêtres (sosa) en cours mais toujours deux grosses contradictions aux erreurs pas encore réparées (repérées, c'est déjà pas mal). Il ne faudrait jamais avoir été débutant!
    Roland

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