mardi 25 février 2014

Le choc des histoires



Pas plus tard que le week-end dernier, alors que j’étais en train de dépouiller consciencieusement les registres paroissiaux de Béthisy-Saint-Pierre, sport auquel je m’adonne depuis plusieurs semaines, j’ai trouvé un acte très particulier qui a éclairé tout d’un coup un pan de mon histoire familiale. Eclairage sur un moment de l’histoire de deux de mes ancêtres qui ont vécu directement un des événements les plus marquants du règne de Louis XIV …

Louis XIV


En fait tout a commencé par une recherche d’ascendants classique.

Le 26 septembre 1741, Claude DIDELET épouse Madeleine THOMAS. Claude DIDELET est né le 16 novembre 1716 du mariage de Martin DIDELET et d’Elisabeth BOURGEOIS, tandis que la future, Madeleine THOMAS est née le 6 avril 1715 du mariage de Louis THOMAS et d’Anne VAUSQUIN.

Tous ces gens sont natifs de la paroisse de Béthisy-Saint-Pierre et Claude DIDELET et Madeleine THOMAS sont les ancêtres de ma grand-mère paternelle et les sosas 626 et 627 de mes enfants.

Avançant davantage sur la branche DIDELET, j’ai rapidement trouvé le mariage de Martin DIDELET avec Elisabeth BOURGEOIS qui a eu lieu le 18 octobre 1707, également à Béthisy-Saint-Pierre. Leur acte de mariage ne laissait rien présager de particulier puisque  
Martin DIDELET était dit être le fils de feu Martin DIDELET, manouvrier de son vivant et d’Anne CHRETIEN (dont la forme du nom varie entre CRESTIEN, CHRESTIEN ou CHRESTIENNE). 
Elisabeth BOURGEOIS elle, était la fille de feu Louis BOURGEOIS, manouvrier de son vivant et de Marie de SAINT-JUST (variant en SAINT-JUST ou de ST JU).

Rien de spécial donc.

Seulement, lisant un très bon document écrit par Francis Lavoisier et intitulé « les chanvriers filassiers de Béthisy », je découvrais à la fin la liste des patronymes les plus courants de Béthisy-Saint-Pierre et de Béthisy-Saint-Martin où je retrouvais mes DIDELET et BOURGEOIS. Une mention attira cependant mon regard qui indiquait que les BOURGEOIS étaient de Béthisy depuis au moins 1597 et qu’ils étaient d’origine protestante …

Seulement, aucune mention de l’acte de mariage Martin DIDELET / Elisabeth BOURGEOIS ne semblait indiquer une appartenance à la Religion Prétendue Réformée.

Mes recherches continuant, je suis alors tombé sur l’acte de décès de Marie de SAINT-JUST, la mère d’Elisabeth BOURGEOIS :


Le mardi vingt-troisième mai audit an (1690) est décédée en la communion de notre mère Sainte Eglise, Marie de St Just, femme de Louis Bourgeois, nouveaux convertis, âgée de trente cinq ans ou environ, laquelle fut inhumée le même jour au cimetière de St Pierre de Béthisy sa paroisse, assistée de ses proches.


Et quelques années plus tard, en 1697 :


Le samedi sixième jour de juillet audit an (1697) est décédé en la communion de notre mère Ste Eglise Louis Bourgeois, nouveau converti, âgé de cinquante sept ans ou environ, lequel fut inhumé dans le cimetière de Béthisy sa paroisse, assisté de ses proches qui ont déclaré ne savoir signer.


Ainsi , les deux parents d’Elisabeth BOURGEOIS, Louis BOURGEOIS et Marie de SAINT-JUST étaient-ils qualifiés lors de leur sépulture de « nouveau converti ». Cela signifierait-il qu’ils seraient effectivement protestants ? Et de quand daterait leur conversion ?

La conversion des huguenots


Quelques recherches sur internet m’ont permis de trouver un document publié par les archives départementales de l’Oise intitulé « Lesregistres protestants des pays de l’Oise sous l’Ancien Régime (1572-1792) ». Cet ouvrage collectif écrit par Christian GUT et Roger KRESMANN est en fait le relevé de tous les registres protestants de l’Oise : on imagine sans peine la joie que j’ai éprouvée en trouvant ce document.

Joie qui allait être comblée par la découverte (confirmée par la suite par la lecture des registres protestants de la ville de Compiègne) de l’acte de baptême de deux enfants jumeaux, Etienne et Marie Madeleine BOURGEOIS, en date du 10 octobre 1683 :


Aujourd'hui dixième jour d'octobre mil six cent quatre vingt et trois ont été baptisés en notre Temple à Bienville Etienne et Marie Madeleine Bourgeois, tous deux enfants jumeaux de Louis Bourgeois, chanvrier et de Marie de St Just, leurs père et mère demeurant à Béthisy.

Etienne de St Just, demeurant à Berneuil et Marthe Lorin, fille du Sr Mathieu Lorin demeurant à St Martin ont été parrain et marraine dudit Etienne Bourgeois.

Jean Bourgeois, chanvrier demeurant audit Béthisy et Jacqueline Temps, femme de Pierre Bourgeois demeurant aussi audit lieu ont été parrain et marraine de ladite Marie Madeleine.

Tous les susnommés ont signé le présent acte, excepté ladite Jacqueline Temps qui a déclaré ne savoir signer et ils ont dit que ces enfants sont nés le huitième du présent mois et an.


Je détenais enfin la preuve qui me manquait : Louis BOURGEOIS et Marie de SAINT-JUST étaient bien des protestants mais s’étaient convertis au catholicisme avant 1690, date du décès de Marie.

Il ne manquait alors qu’une pièce au puzzle pour qu’il soit complet, et c’est lors du dépouillement de mes registres paroissiaux que je l’ai trouvée. Le lecteur généalogiste sait exactement ce qu’on éprouve lorsqu’on découvre un document qui est important pour son histoire familiale, je n’ai donc pas besoin d’entrer davantage dans les détails pour décrire mon sentiment de bonheur …

Ce document est en fait un ensemble de trois actes qui se suivent, datant respectivement du 13 décembre 1685, du 17 décembre 1685 et du 19 décembre 1685. Il s’agit d’attestations d’abjurations collectives de pas moins de 24 protestants !
Parmi eux, on retrouve bien entendu Louis BOURGEOIS et son épouse Marie de SAINT-JUST. Curieusement, Louis a abjuré le 13 décembre et Marie le 17 décembre. Pourquoi un tel délai ? Mystère. Peut-être était-ce dû à des raisons pratiques d’organisation personnelle ?

Pour donner une idée du style, voici l’acte concernant Marie de SAINT-JUST :


Nous soussigné prêtre curé de la paroisse de St Pierre de Béthisy, diocèse de Soissons, certifions à tous qu'il appartiendra que :
- Pierre de Presles, âgé de 11 ans
- Marthe de Presles, âgée de 13 ans, natifs de Meaux
- Marie de St Just, femme de Louis Bourgeois, âgée de 34 ans, native de St Queux, diocèse de Beauvais
- Pierre Bourgeois, âgé de 11 ans
- Jacques Bourgeois, âgé de 13 ans
- Marthe Bourgeois, âgée de 12 ans
- Etienne Bourgeois, âgé de 12 ans
- et Josias Jacques, âgé de dix huit à vingt ans,
tous natifs dudit Béthisy ont fait entre nos mains abjuration de l'hérésie en laquelle ils ont été élevés et que je leur ai donné l'absolution dans l'église dudit lieu le lundi dix septième jour de décembre mil six cent quatre vingt cinq, en foi de quoi j'ai signé la présente attestation le jour et an que dessus, et ont déclaré ne savoir signer


Je ne peux pas m’empêcher de faire deux remarques :
Quid des enfants en bas âge ? Par exemple, en décembre 1685, Elisabeth BOURGEOIS, la future épouse de Martin DIDELET à environ 2 ou 3 ans. Or elle ne figure pas dans les actes d’abjuration. L’Eglise devait sans doute considérer que les enfants consentaient du moment que leur parents se convertissaient. Peut-être étaient-ils re-baptisés, le baptême protestant n’équivalant au baptême catholique que de nos jours …
Quid des mariages ? Dans la mesure où pour les protestants le mariage n’est pas un sacrement, les catholiques pouvaient légitiment considérer que ces couples étaient illégitimes. La conversion entraînait-elle de facto la régularisation du mariage ?

Cette parenthèse fermée, revenons à notre couple.

Louis BOURGEOIS et Marie de SAINT-JUST sont tous les deux protestants. Louis est originaire de Béthisy-Saint-Pierre, tandis que Marie vient de Cinqueux, petite paroisse à quelques kilomètres au Nord-Est de Nogent-sur-Oise (et non pas Saint Queux comme l’a transcrit le prêtre …). Dans les deux cas on a affaire à des familles huguenotes depuis longtemps.

C’est donc tout naturellement qu’ils se rendent au Temple de Compiègne pour y faire baptiser leurs enfants, cette ville étant une des places où le culte protestant est autorisé depuis la promulgation de l’Edit de Nantes en 1598.

18 octobre 1685 - Edit de Fontainebleau


Seulement le 18 octobre 1685, le roi Louis XIV révoque cet édit depuis Fontainebleau, qui donne donc à ce nouvel édit royal, le nom d’Edit de Fontainebleau. Entre autres conséquences il est stipulé que désormais la seule religion possible de France sera le catholicisme. Concrètement, pour les protestants se sera la conversion ou l’exil.
Car, à supposer que des protestants refusent l’exil et la conversion, la vie deviendra très difficile pour eux dans la mesure où leurs lieux de culte et leurs écoles seront fermés et que certains métiers leur seront interdits.

Cela explique donc pourquoi on retrouve un groupe de 24 huguenots de la région abjurant leur foi protestante en décembre 1685, soit deux mois après la proclamation de l’édit dans tout le Royaume.

Ainsi, la petite histoire de mes ancêtres s’est-elle heurtée violemment à la grande histoire !

J’ignorais totalement avoir des origines protestantes dans cette branche et pour la petite histoire, ma grand-mère paternelle, issue de ce couple de convertis, quoique bonne catholique s’est convertie au protestantisme dans les années 30 pour pouvoir épouser mon grand-père paternel qui était pasteur de l’Eglise Réformée …

Désormais, lorsque je lirai des ouvrages, des articles ou des documents relatifs à cet édit de Fontainebleau ou que je verrai des reportages sur ce thème, je repenserai à Louis BOURGEOIS et Marie de SAINT-JUST qui furent contraints d’abjurer la foi de leurs aïeux un jour de décembre 1685 …



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Pour aller plus loin : 




           

mardi 18 février 2014

De l’insouciance à l’horreur


Voici venu le temps de répondre au thème du mois de Sophie Boudarel  « mettre en avant un document de votre collection ou un coup de cœur rencontré pendant vos recherches ». Je vais donc délaisser quelques instants mes recherches sur Béthisy-Saint-Pierre pour plonger plus au sud, en Charente, à la frontière de la Dordogne.

François Dalbert CHAUVIT naît le lundi 8 février 1886 à Saint-Amand-Montmoreau en Charente. Il est le fils de Jean CHAUVIT et de Jeanne Antoinette BITOUT, tous deux issus de riches familles propriétaires de nombreuses terres en Charente.

Notre François Dalbert a donc une belle vie qui s’annonce et c’est donc sans appréhension particulière qu’il quitte le domicile familial en 1906 pour rejoindre son régiment pour son service militaire. En effet, depuis 1905 et la loi Berteaux, non seulement le service devient obligatoire pour tout le monde (le tirage au sort est terminé), mais le service dure 2 ans.
A priori il va donc effectuer son service militaire jusqu’en 1908. 

Camp de la Braconne - 1908


François Dalbert Chauvit (1886-1915)

La première photo de ma collection le représente en 1908 avec quelques camarades. Un petit sourire se devine sous la moustache qu’il porte fièrement. Le texte qui vient au dos de cette carte postale dénote une joie de vivre certaine :

« Angoulême, 28 …
Chers parents,
Marcel m’a écrit qu’il irait vous voir dimanche prochain 31 courant.
J’ai demandé une permission mais en cas qu’elle me soit refusée, ne vous dérangez pas ; quand j’arriverai vous direz : le voilà !
Je vous embrasse tous de cœur
                                                                                              Dalbert Chauvit »


Une carte identique est envoyée quelques temps plus tard à son grand-père, soit François BITOUT, soit Jean CHAUVIT, car les deux sont encore vivants en 1908 :

« Camp de la Braconne, 22/5 1908
Cher grand-père,
Je t’envoie un petit souvenir de mon séjour à la Braconne.
On vit au grand air ce qui me plaît beaucoup.
Je me porte bien, ne m’ennuie pas et t’embrasse bien fort.
Ton petit-fils
                                                                                              D Chauvit »

Note : la Braconne est une forêt à proximité d’Angoulême qui sert de camp militaire depuis 1878.


Mais à peine a-t-il eu le temps de se marier le 18 décembre 1911 avec Marie Hélénie LASCAUD et d’avoir un petit Georges en 1912, que la guerre éclate, le rappelant sous les drapeaux.


Quelques mois passent et le temps de l’insouciance se transforme lentement mais sûrement le temps de la souffrance.

1914 - La Guerre


Cette photo n’est pas datée, mais elle a été vraisemblablement prise entre fin 1914 et début 1915. Le sourire a disparu derrière une longue barbe noire épaisse. Le regard est pensif et la pipe donne un air faussement détendu. Je ne sais pas qui est l’homme à côté de lui mais cela doit être également un militaire.


Quelques mois avant sa mort, François Dalbert CHAUVIT a beaucoup voyagé, parcourant la Somme et l’Aisne avec son Régiment. Il a vu des camarades tomber.
Sur cette troisième photo, le regard est figé. Le visage encore jeune commence par être marqué. L’insouciance a complètement disparu et a fait place à l’horreur des tranchées.

1915 - La mort



Le 29 octobre 1915, il s’éteindra des suites d’une mauvaise blessure reçue dans sa tranchée. Il avait 29 ans et un bel avenir devant lui.


J’ai retrouvé les deux premières photos dans des tiroirs de la maison de la grand-mère de mon épouse car François Dalbert était son arrière-grand-père maternel. Quant à la troisième photo, elle trône depuis toujours dans la chambre que nous occupons dans cette maison. C’est mon premier contact photographique avec les ancêtres de mon épouse et elle m’a toujours intrigué car au tout début je ne savais pas vraiment qui était cet homme au visage jeune mais sévère.

Depuis, et surtout grâces aux autres photographies et à mes recherches, je sais qui il est et, à mon tour, j’explique à mes enfants que cet homme au regard pensif et dur est leur bisaïeul et qu’il est mort il y a bientôt 100 ans dans la fleur de l’âge.



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Pour aller plus loin :
           

mardi 11 février 2014

Construire un arbre descendant facilement


J’ai eu l’occasion de l’indiquer il y a déjà quelques temps, je me suis lancé dans le dépouillement des registres paroissiaux de Béthisy-Saint-Pierre dans l’Oise. Chaque semaine, je communique d’ailleurs sur l’avancée de ces travaux et je dois avouer que ce pari un peu insensé se transforme chaque jour qui passe en une addiction !

Mais, si le but était de regrouper dans un fichier l’ensemble des actes de baptêmes, mariages et sépultures de cette paroisse pour en dresser une sorte de cartographie allant de 1613 à 1793, je réalise au fur et à mesure de mes avancées le potentiel phénoménal de telles données. Ainsi, je me prends à rêver que si chaque paroisse (soit un peu plus de 35 000 si on considère le nombre actuel de communes en France) faisait l’objet d’un tel dépouillement, on disposerait d’une base gigantesque où on pourrait retrouver presque instantanément chacun de nos ancêtres …
Je n’en suis pas là, mais au niveau local, je peux construire assez rapidement des arbres très complets sur 3 ou 4 générations (je n’ai dépouillé pour le moment que les années 1694 à 1747).

Voici donc la méthodologie que je suis, avec comme exemple, celui de la famille BRIAT. Ils ne sont pas de mes ancêtres, mais les ont côtoyés pendant suffisamment d’années pour qu’ils soient un peu de la famille !

Commençons par le commencement

A tout seigneur, tout honneur, je commence par les baptêmes.
Pour cela, je récupère de mon fichier Excel, tous les enfants porteurs du patronyme qui m’intéresse. J’effectue un filtre sur le patronyme recherché dans la colonne du « Père »

Ensuite je regroupe les enfants nés par famille Père/Mère.
Pour la famille BRIAT, j’ai :
Date
Enfant
Père
Mère
21/07/1706
BRIAT Magdeleine
20
BRIAT Pierre
MARCHAND Emée
19/08/1708
BRIAT Pierre
17
BRIAT Pierre
MARCHAND Emée
06/11/1717
BRIAT Denis
4
BRIAT Jean
GALERE ? Marie
13/09/1721
BRIAT Marie Anne
13
BRIAT Joseph
THOMAS Louise
08/03/1723
BRIAT Marie Magdeleine
7
BRIAT Joseph
THOMAS Louise
07/10/1724
BRIAT Louise Cécile
7
BRIAT Joseph
THOMAS Louise
07/05/1727
BRIAT Joseph

BRIAT Joseph
THOMAS Louise
26/11/1728
BRIAT Joseph

BRIAT Joseph
THOMAS Louise
09/07/1729
BRIAT Pierre

BRIAT Pierre
GRANDVALLET Marie Louise
17/08/1731
BRIAT Marie Angélique

BRIAT Joseph
THOMAS Louise
01/06/1732
BRIAT Antoine

BRIAT Pierre
GRANDVALET Marie Louise
12/01/1734
BRIAT François

BRIAT Joseph
THOMAS Louise
17/03/1736
BRIAT Marie Catherine

BRIAT Joseph
THOMAS Louise
10/04/1736
BRIAT Nicolas

BRIAT Pierre
GRANDVALLET Marie Louise
08/09/1738
BRIAT Marie Louise
7
BRIAT Pierre
GRANDVALET Marie Louise
20/07/1740
BRIAT Pierre
19
BRIAT Joseph
THOMAS Louise
12/08/1740
BRIAT Marie Marguerite
12
BRIAT Pierre
GRANDVALLET Marie Louise

J’ai donc a priori 4 familles :

  • Jean BRIAT avec Marie GALERE ( ?)
  • Joseph BRIAT avec Louise THOMAS
  • Pierre BRIAT avec Emée MARCHAND
  • Pierre BRIAT avec Marie Louise GRANDVALET


Une fois le travail effectué pour les pères, je fais la même chose pour les mères, cela me permet de récupérer les familles dont l’épouse est porteuse du patronyme recherché.

Dans mon exemple, je trouve ceci :

Date
Enfant
Père
Mère
23/07/1696
LOBAIN Catherine
22
LOBAIN Ambroise
BRIA Catherine
13/11/1698
LOBIN Jeanne

LOBIN Jérôme
BRIA Catherine
24/04/1700
LOBAIN Etienne
21
LOBAIN Jérôme
BRIA Catherine
22/12/1701
PRUDHOMME Philippe
21
PRUDHOMME Martin
BRIAT Jeanne
26/11/1702
LOBAIN Pierre
24
LOBAIN Jérôme
BRIAT Catherine
25/10/1703
PRUDHOMME Martin
24
PRUDHOMME Martin
BRIA Jeanne
21/09/1704
BAILLON Marie Anne
20
BAILLON Claude
BRIAT Marie Anne
28/01/1705
LOBIN Ambroise
27
LOBIN Jérôme
BRIAT Catherine
04/01/1707
BAILLON Claude
3
BAILLON Claude
BRIA Marie Anne
28/04/1707
LOBIN Jérôme
27
LOBIN Jérôme
BRIA Catherine
11/01/1709
FOURE Jeanne
11
FOURE Pierre
BRIAT Anne
14/12/1710
LOBIN Nicolas
13
LOBIN Jérôme
BRIA Catherine
27/08/1711
FOURE Marie Anne
27
FOURE Pierre
BRIAT Anne
06/02/1713
FOURE Anne
6
FOURE Pierre
BRIAT Anne
06/02/1713
FOURE Catherine
6
FOURE Pierre
BRIAT Anne
09/02/1715
LOBAIN Marie Catherine
9
LOBAIN Jérôme
BRIAT Catherine
23/11/1716
BAILLON Marie Catherine
23
BAILLON Claude
BRIAT Marie Anne
09/10/1722
BAILLON MArguerite
9
BAILLON Claude
BRIAT Marie Anne
17/12/1727
DEBUIRE Marie Jeanne

DEBUIRE Jean Baptiste
BRIAT Magdeleine
03/06/1729
DEBUIRE Jean Joseph

DEBUIRE Jean Baptiste
BRIAT Magdeleine

J’ai ici 6 familles :

  • Anne BRIAT avec Pierre FOURE
  • Catherine BRIAT avec Ambroise LOBAIN
  • Catherine BRIAT avec Jérôme LOBAIN
  • Jeanne BRIAT avec Martin PRUDHOMME
  • Magdeleine BRIAT avec Jean Baptiste DEBUIRE
  • Marie Anne BRIAT avec Claude BAILLON


A noter que Ambroise LOBAIN et Jérôme LOBAIN sont probablement une seule et même personne car cet Ambroise LOBAIN n’apparaît qu’ici et la fille qu’il a eue avec Catherine BRIAT est née une année avant les enfants que celle-ci a eu avec Jérôme LOBAIN

Les noms des enfants sont précédés d’un numéro d’ordre, ce qui me permet de voir instantanément combien d’enfants avaient une famille (les familles de plus de 10 enfants étaient légions au début du XVIIIème siècle dans cette paroisse).

Quand la mort frappe

Ensuite, je recherche dans mon onglet « Sépultures » les dates de décès de ces porteurs du patronyme recherché. Comme je note, pour chaque décès, le nom des parents ou du conjoint vivant ou mort cela me permet de lever les ambiguïtés liées aux homonymes.

Si le décédé est un enfant, cela ferme automatiquement la branche descendante, de la même manière s’il s’agit d’un adulte non marié.

Je dispose donc maintenant d’une liste de familles avec leurs enfants pour lesquels j’ai les années de naissance et, le cas échéant de décès. Il s’agit maintenant de regrouper tout cela.

Pour prendre l’exemple des personnes portant le patronyme BRIAT et décédées entre 1694 et 1747 (dates extrêmes de mes relevés actuels), j’obtiens les données suivantes pour les enfants décédés

Date
Nom
Age
Décès
Fils(lle) de
02/02/1694
BRIAT Pierre
49
2

20/04/1694
BRIAT Nicolas
30
20

22/03/1695
BRIA Catherine
5
22

30/05/1705
BRIAT Marie
1,1667

BRIAT Pierre, manouvrier et MARCHAND Emée
16/01/1722
BRIAT Marie Anne
0,3333

BRIAT Joseph et de THOMAS Louise
07/03/1726
BRIAT Marguerite
0,0962

BRIAT Joseph et THOMAS Louise
14/06/1727
BRIAT Joseph
0,0962

BRIAT Joseph et THOMAS Louise
02/11/1740
BRIAT Marguerite
0,1667
1
BRIAT Pierre, vannier et GRANDVALET Marie Louise
09/05/1742
BRIAT Nicolas
6,5
9
BRIAT Pierre, vannier et GRANDVALET Marie Louise
09/05/1744
BRIAT François
11
8
BRIAT Joseph et THOMAS Louise
20/12/1745
BRIAT Marie Anne
0,5833
19
BRIAT Pierre, vannier et GRANDVALET Marie Louise
11/02/1746
BRIAT Pierre
17
10
BRIAT Pierre, vannier et GRANDVALET Marie Louise


Et pour les personnes mariées :
Date
Nom
Age
Décès
Veuf(ve) de
Mari(Femme) de
04/01/1710
BRIA Pierre
37
4

MARCHAND Emée (1ères noces)
10/02/1713
BRIAT Anne
25
10

FOURE Pierre, manouvrier
24/04/1716
BRIAT Jeanne
40
24
PRUDHOMME Martin

16/01/1730
BRIAT Catherine
62

LOBIN Jérôme

09/11/1730
BRIAT Magdeleine
24


DEBUIRE Baptiste
20/03/1743
BRIAT Marie Anne
60
20
BAILLON Claude



Les unions permettent les regroupements
Je vais alors dans l’onglet des mariages et recherche, le nom des parents des mariés ou de leur ex-conjoint. Cela me permet d’attacher des familles à un père ou une mère porteuse du même nom et donc d’accrocher une branche à l’arbre descendant d’un porteur du patronyme et de réunir des frères et sœurs autour d’un même parent.

L’arbre descendant se dessine alors petit à petit.

Dans l’exemple des BRIAT, je trouve plusieurs mariages intéressants :
  • Le 9 juillet 1720, Joseph BRIAT, fils de feu Pierre BRIAT et de Emée MARCHAND, avec Louise THOMAS
  • Le 20 janvier 1728, Pierre BRIAT, fils de feu Pierre BRIAT et de Emée MARCHAND, avec Marie Louise GRANDVALET
  • Le 19 avril 1695, Catherine BRIAT avec Jérôme LOBAIN
  • Le 25 janvier 1701, Jeanne BRIAT, fille de feu Pierre BRIAT et de Catherine BETHUNE, avec Martin PRUDHOMME
  • Le 31 juillet 1703, Marie Anne BRIAT, fille de feu Pierre BRIAT et de Catherine BETHUNE, avec Claude BAILLON
  • Le 30 septembre 1706, Anne BRIAT, fille de feu Pierre BRIAT et de Catherine BETHUNE, avec Pierre FOURE
  • Le 7 janvier 1727, Magdeleine BRIAT, fille de feu Pierre BRIAT et de Emée MARCHAND, avec Jean Baptiste DEBUIRE

On a donc pu regrouper 6 familles (l’acte de mariage de Catherine BRIAT et de Jérôme LOBAIN ne mentionnant pas leurs parents)  sur 2 couples de base, dont un qui figurait déjà dans les recherches précédentes.

A titre d’exemple, j’ai, pour le couple Pierre BRIAT (1673-1710) et Emée MARCHAND (1673-1726) :

Pierre BRIAT (1673-1710)
X
Emée MARCHAND (1673-1726)





1/ Marie BRIAT (1704-1705)
*




2/ Magdeleine BRIAT (1706-1730)
X
Jean Baptiste DEBUIRE (1706-1730)





1/ Marie Jeanne DEBUIRE (1727-





2/ Jean Joseph DEBUIRE (1729-



3/ Pierre BRIAT (1708-
X 1728
Marie Louise GRANDVALET





1/ Pierre BRIAT (1729-1746)
*




2/ Antoine BRIAT (1732-





3/ Nicolas BRIAT (1736-1742)
*




4/ Marie Lousie BRIAT (1738-





5/ Marie Marguerite BRIAT (1740-1740)
*




6/ Marie Anne BRIAT (1745-1745)
*


4/ Joseph BRIAT
X 1720
Louise THOMAS





1/ Marie Anne BRIAT (1721-1722)
*




2/ Marie Magdeleine BRIAT (1723-





3/ Louise Cécile BRIAT (1724-





4/ Marguerite BRIAT (1726-1726)
*




5/ Joseph BRIAT (1727-1727)
*




6/ Joseph BRIAT (1728-





7/ Marie Angélique BRIAT (1731-





8/ François BRIAT (1734-1744)
*




9/ Marie Catherine BRIAT (1736-





10/ Pierre BRIAT (1740-



Pour compléter le tout

Ici, je ne m’attache qu’aux arbres descendants de porteurs du même nom, mais il peut être intéressant de trouver la descendance complète d’une personne donnée, à ceci près que des mariages (et donc des descendances) ont pu avoir lieu en dehors de la paroisse de Béthisy-Saint-Pierre.

Pour compléter ces arbres, je retourne à l’onglet « Baptêmes » et recherche si des porteurs du nom recherché ont été parrains ou marraines. Cela m’indique en effet que ces personnes étaient toujours vivantes à cette date et donne une indication complémentaire.

Premières conclusions

Ce petit exercice assez rapide permet de construire une généalogie descendante sur plusieurs générations ce qui donne une image très intéressante des alliances entre les familles. Ainsi après 3 générations, les BRIAT de mon étude se sont retrouvés alliés avec 19 familles de Béthisy-Saint-Pierre !

Cela permet également de voir quand la famille est arrivée dans la paroisse. Souvent en effet, un homme ou une femme est arrivé d’une paroisse voisine, s’est marié sur place et à fait souche. Plusieurs générations après ses descendants sont toujours là !
On peut également dater de manière assez précise quand la personne est arrivée dans la paroisse, ce qui est très important quand on veut mieux comprendre l’histoire de la famille.


La construction d’un arbre descendant pour une personne donnée est très facile et rapide une fois qu’on a procédé au dépouillement des registres paroissiaux sur une grande durée. Mais cela n’est qu’une des nombreuses applications de ce travail.
J’enjoins chacun à procéder de la sorte dans la paroisse d’où sont issus ses ancêtres car les découvertes sont à la hauteur du temps passé !



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Pour aller plus loin :